Posséder et utiliser une voiture représente un budget important, et la fiscalité y tient une place de plus en plus conséquente. Dans un contexte de transition écologique et de recherche de nouvelles recettes pour l’État, les taxes automobiles évoluent rapidement. Que vous soyez en train d’acheter un véhicule, que vous en possédiez déjà un ou que vous circuliez quotidiennement, il est crucial de connaître les nouvelles règles fiscales pour anticiper leur impact sur votre portefeuille. Voici un tour d’horizon des taxes automobiles à surveiller de près.
Sommaire
Le malus écologique : une pénalité de plus en plus sévère
Le malus écologique est la taxe la plus médiatisée et celle qui a connu la plus forte évolution récente. Son objectif est de dissuader l’achat de véhicules les plus polluants en les rendant financièrement moins attractifs.
Un seuil qui baisse, un barème qui se durcit
Initialement basé sur les émissions de CO₂, le malus intègre désormais le poids du véhicule depuis 2022, visant particulièrement les SUV. Le seuil d’application ne cesse de baisser :
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Il est passé à 118 g/km de CO₂ en 2024.
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Le barème du malus devient extrêmement progressif, pouvant atteindre des montants prohibitifs de 60 000 euros pour les véhicules les plus émetteurs.
Pour tout achat d’un véhicule neuf ou d’occasion de moins de 2 ans, il est impératif de calculer le coût du malus à l’avance, car il peut ajouter plusieurs milliers d’euros à la facture finale. Cette taxe rend l’achat de voitures électriques ou d’hybrides rechargeables économiquement plus intéressant pour de nombreux profils.
La taxe sur les véhicules de tourisme des sociétés (TVTS)

Si vous utilisez un véhicule de société à titre privé, soyez vigilant. La TVTS (Taxe sur les Véhicules de Tourisme des Sociétés) est une taxe annuelle qui concerne les entreprises, mais son coût peut indirectement rejaillir sur les avantages en nature des salariés.
Une taxe qui cible les modèles polluants
Le calcul de la TVTS est également basé sur les émissions de CO₂. Les entreprises qui mettent à disposition des véhicules dépassant un certain seuil d’émissions doivent s’acquitter de cette taxe. Avec le durcissement des critères environnementaux, de plus en plus de modèles entrent dans son champ d’application, incitant les flottes d’entreprise à se tourner plus rapidement vers des motorisations moins émettrices. Pour plus d’informations, cliquez ici.
La redevance pour l’utilisation des infrastructures (RUI)
Annoncée comme le futur grand chantier fiscal, la Redevance d’Usage des Infrastructures (RUI) est destinée à remplacer à terme la Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Énergétiques (TICPE), plus connue sous le nom de « taxe sur l’essence ».
La fin de la taxe sur les carburants ?
Avec l’essor des véhicules électriques qui ne consomment pas de carburant fossile, les recettes de la TICPE diminuent. Pour compenser cette perte, le gouvernement réfléchit à une redevance kilométrique. Le principe : tous les véhicules, y compris les électriques, paieraient une taxe basée sur le nombre de kilomètres parcourus et le poids du véhicule.
Un système complexe à venir
Ce projet, souvent appelé péage urbain ou écotaxe poids lourds étendue, suscite de nombreux débats. Les questions techniques (comment mesurer les kilomètres ?) et sociales (comment éviter de pénaliser les ruraux ?) sont encore en discussion, mais il est certain que cette nouvelle taxe impactera le budget de tous les automobilistes à moyen terme.
Les Zones à Faibles Émissions (ZFE) : une taxe déguisée ?
Bien que techniquement non une taxe, la mise en place des Zones à Faibles Émissions (ZFE) dans de nombreuses métropoles françaises représente un coût indirect très important pour les automobilistes.
L’interdiction de circuler pour les véhicules anciens
Les ZFE restreignent l’accès aux centres-villes en fonction de la vignette Crit’Air du véhicule. Les véhicules les plus anciens et les plus polluants (Crit’Air 4, 5 et non classés) se voient progressivement interdits de circulation. Pour de nombreux ménages, cela se traduit par une obligation de changer de véhicule pour conserver leur mobilité, ce qui équivaut à une dépense contrainte significative.
Les taxes liées à la carte grise
Même la classique taxe régionale sur les certificats d’immatriculation (la « carte grise ») évolue. De nombreuses régions ont mis en place une prime au bonus écologique régional pour l’achat de véhicules propres, mais aussi un système de malus pour les véhicules les plus polluants, qui peut majorer le coût de la carte grise de plusieurs centaines d’euros.
une fiscalité de plus en plus verte et punitive
La tendance est claire : la fiscalité automobile se verdit et se durcit. L’objectif affiché est d’accélérer le renouvellement du parc automobile vers des véhicules moins polluants et de financer la transition écologique.
Pour l’automobiliste, cela se traduit par une complexité croissante et un coût de possession qui augmente, surtout si l’on possède un véhicule thermique ancien. La meilleure stratégie pour s’y préparer est de s’informer en amont de tout achat, d’anticiper les restrictions (ZFE) et de considérer le coût total de possession (achat, carburant, entretien et taxes) plutôt que le seul prix d’achat. La voiture individuelle entre dans une ère où son impact environnemental détermine directement son coût fiscal.
